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4 février 2024

Spectacle théâtral « Hommes et femmes du Landais »

 

L’Association des Amis de Montcaret et de sa région organisera le samedi 13 Avril à 17 heures le spectacle « Hommes et femmes du Landais » / « Omes e femnas dáu Landes »

 

Par la compagnie Nordack:

Interprétation et écriture du spectacle par Michel Feynie

Mise en scène : Marwil Huguet et Michel Feynie

Direction d’acteur : Marwil Huguet

Direction chant : Sylvie Boucher

Direction chants occitans : Peire Boissière

 

Lieu : Salle Multi activités (face à la mairie de Montcaret)

Spectacle tout public à partir de 10 ans

Durée : 1 heure

Contact: les-amis-de-montcaret@hotmail.com

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4 février 2024

Assemblée générale de l'Association du samedi 10 février 2024

Activités de l'Association des Amis de Montcaret et de sa région
L'assemblée générale de l'Association aura lieu le Samedi 10 Février 2024 à 10 heures à Montcaret Salle multi activité en face de la Mairie.

 

AG_10_fevrier

 

Cette réunion sera suivie d'un repas au Restaurant de St Antoine de Breuilh au prix de 25 €:
Kir -Amuses bouches
Saumon à l'Oseille ou Magret de canard
Dessert
Vin ordinaire et café compris.
Courriel de L'Association des Amis de Montcaret et de sa région: les-amis-de-montcaret@hotmail.com
12 août 2023

Commémoration du 8 juin 2023

Dévoilement des nouvelles plaques du monument aux Morts

à l'occasion de la journée Indochine

 

1 - Les porte-drapeaux du comité de Bergerac du Souvenir Français arrivent, transportés jusqu’au monument par les véhicules militaires d’époque des "Brothers".

Transport_par_Camion_08_juin_2023

2 - Les 23 drapeaux sont placés de part et d’autre du monument.

 

Porte_drapeau_devant_monument

 

3 - Intervention de J-Thierry Lansade, Maire de Montcaret

4 - Le Sous-préfet et le Maire dévoilent les nouvelles plaques du monument aux Morts.

Devoile,ment_monument

5 - Lecture par le Sous-préfet du message de Mme Patricia Miralles, secrétaire d'Etat aux Anciens combattants.

6 - Le président du Souvenir Français et le Délégué Militaire Départemental de la Dordogne déposent une gerbe. Au premier plan, les quatre noms des enfants de Montcaret Morts pour la France en Indochine.

depot_gerbe

7 -  Les autorités devant le monument. De gauche à droite :

Autorite_08 juin 2023

J-Charles Jobart, Sous-préfet de Bergerac

Serge Mérillou, Sénateur

Christel Defoulny, Conseillère départementale

Eric Fretillère, Conseiller départemental

CES. M-Cyril Gibiot, Cdt la compagnie de Gendarmerie de Bergerac

Major Cédric Blois commandant la communauté de brigades de Vélines.

 

Non visibles sur cette photo étaient présents aussi :

F. Gontier, Président du comité de Bergerac du Souvenir Français

LCL. Dominique Poireau, Délégué militaire départemental de la Dordogne

Thierry Boidé, Président de la CDC Montaigne, Montravel et Gurçon

Christophe Cathus, Conseiller régional

J-Thierry Lansade, Maire de Montcaret,

 

8 - Les mannequins en tenue d'époque de Philippe L'Hermitte ont apporté une contribution historique à la manifestation.

 

Discours de J-Thierry Lansade, Maire de Montcaret du 08 Juin 2023

                            Dévoilement des nouvelles plaques du Monument aux Morts de Montcaret.

                                                                       Journée nationale de l’Indochine

Discours_maire_08_juin_2023

 Monsieur le Sous-Préfet.

Monsieur le Député.

Monsieur le sénateur.

Monsieur le Conseiller Régional.

Madame et Monsieur les Conseillers départementaux.

Monsieur le Président de la Communauté des communes Montaigne Montravel et Gurçon.

Monsieur le Délégué Départemental des Armées.

Monsieur le Commandant de l’escadron de Gendarmerie de Bergerac.

Monsieur le Président du Souvenir Français du Comité de Bergerac.

Madame, et Messieurs les Maires, chers collègues.

Madame, Monsieur les portes drapeaux.

Mesdames, Messieurs les élus.

Mesdames les représentantes de la presse.

Mesdames et Messieurs les Présidents des Associations.

Mesdames, Messieurs ici présents.

                                                                                 

« Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, parce qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir »

Cette citation du Maréchal Foch, me semble parfaitement résumer notre présence aujourd’hui pour le dévoilement de nos nouvelles plaques sur notre monument aux Morts.

C’est au cours de sa séance du 28 Septembre 1919 que le Conseil Municipal décida sous la Présidence de Monsieur Ballège, Maire, d’ériger un monument commémoratif à la mémoire des soldats de notre commune morts pour la France.

Une souscription fût lancée et l’on recueillit une somme de 3694.50 Francs qui servit entièrement à faire édifier le monument.

Et c’est au cours de la séance du 19 Août 1920 que le Conseil Municipal décida de son emplacement.

Mais remontons le temps jusqu’à la fin 1918, un cimetière catholique entourait l’Eglise, au sud, d’où nous nous trouvons, il y avait le cimetière protestant, qui s’étendait jusqu’à la maison en contrebas qui était à l’époque de l’ancienne poste.

Les deux cimetières, furent tous deux déplacés par décision du Conseil Municipal du 9 Janvier 1920.

Il fut également décidé, la réalisation d’une Place de la Victoire, face à l’Eglise jusqu’au Musée actuel où il fut planté différentes essences d’arbres dont un Orme de la Liberté.

C’est au bout de cette esplanade, à droite de l’entrée de l’Eglise que fut choisi l’emplacement du monument.

L’inauguration de celle-ci fut célébrée le 29 Août 1920 et je vais vous lire un extrait du discours de Monsieur Ballège.

« La commune de Montcaret en élevant un monument à la mémoire de ses enfants, un monument rappelait les évènements de notre grande guerre, a voulu montrer à ses concitoyens toute son admiration pour les courageux soldats qui sont allés défendre le sol français contre nos terribles ennemis.

Dormez en paix ! La gloire que vous avez acquise en mourant pour la France, vous restera intacte.

La jeune génération tiendra à l’honneur de marcher sur vos traces dans la carrière des armes.

Si la fatalité voulait que nous eussions encore la guerre, ils iraient comme vous, la poitrine face à l’ennemi et ils combattraient pour la France.

Oui, dormez en paix !

Honneur à ceux que la mort a frappés à leur poste.

Salut et respect à notre drapeau.

Vive la France ! Vive l’armée !

Combien, nous sentons en nous, cette fraternité vraie, cette concorde parfaite, ce respect de l’armée, cette solidarité exemplaire, qui sont la force des nations et qui sont la gloire de notre patrie.

Nos sublimes soldats peuvent dormir en paix, du dernier sommeil, sur les champs de bataille qu’ils ont arrosés de leur sang généreux.

Nous connaissons et nous nous rappellerons de leur héroïsme.

Qui oserait prétendre que les nobles sentiments qui sont la caractéristique de notre race, l’essence même du sang gaulois, s’émoussent et vont disparaitre en un effondrement de décadence, étouffés par des doctrines dissolvantes.

Ceux-là connaitraient mal notre histoire faite tour à tour de triomphe et de revers, mais dont le coq gaulois, finit toujours par émerger, régénéré pour aller au sommet le plus proche, et entonner fièrement son chant de Victoire ». 

Fin de citation.

 Mais l’ouverture du chantier des fouilles devait bouleverser quelques mois plus tard ce bel agencement. En effet les fouilles archéologiques furent autorisées à compter du 20 Mars 1921.

 Le développement de celle-ci a nécessité en l’été 1939, le déplacement du monument là où nous sommes, qui fut entièrement financé par les Beaux-arts.

Ce monument, œuvre solide et durable, restera le symbole de la Paix et de la Victoire, que nos héros ont acquises au prix de leur sang en nous rappelant sans cesse leur patriotique sacrifice.

Les générations à venir y puiseront un élément de puissance morale, de prospérité et d’union.

Cet édifice, issu de la générosité et de la reconnaissance des Montcaretois, restera aussi une image vivante et un témoignage de leur fidélité et de leur vénération pour le culte des morts.

Puisse l’hommage que nous rendons ce jour à nos héros inscrits sur ces nouvelles plaques apporte aujourd’hui encore un adoucissement à la douleur de ceux et celles qui ont perdu un être cher.

Ensemble nous partageons une identité collective, nous portons une mémoire commune. Nous formons une nation unie et indivisible.

Le souvenir de notre passé vit pleinement dans nos villages, nous le ressentons avec davantage de force devant nos monuments.

Je voudrais à cet instant m’adresser aux plus jeunes, car aujourd’hui ce sont ceux qui désormais devrons faire perdurer cette mémoire des morts pour la France car celle-ci ne divise jamais, bien au contraire elle rassemble.

Mais outre la cérémonie de dévoilement des nouvelles plaques, nous sommes également réunis aujourd’hui pour honorer nos compatriotes morts pour la France en Indochine.

Je dois vous avouer ma très grande ignorance sur le sujet et je vous prie de m’en excuser, mais à par  la bataille de Dien Bien Phu je connais très mal cette partie de notre histoire, car malheureusement les manuels scolaires en ont fait je crois, l’impasse.

C’est depuis 2005 que le 8 Juin est la journée nationale d’hommage à ces dizaines de milliers de morts au nom de la France.

Pour notre commune, 4 de ses enfants qu’elle a perdus :

  • CHAMPARNAUD René
  • LACHAIZE René
  • MARTY René
  • VIDEAU Claude

Ils étaient jeunes, ils sont peut-être morts au détour d’une piste, dans la boue d’une rizière ou dans un camp de prisonnier.

Durant une décennie, nos soldats loin de chez eux relevaient le défi d’une guerre dans des conditions extrêmes sur un terrain très difficile fait surtout de jungle, de marécages et face à un ennemi imprévisible, opiniâtre, profitant de sa connaissance du milieu, pour mieux appliquer ses techniques de guérilla.

Nous devons honorer la mémoire de tous ces hommes disparus, pour un idéal, pour leurs pays, à des milliers de kilomètres de leur village.

Oui ces hommes ont aimé passionnément cette terre, ce peuple, cette culture jusqu’à en mourir.

Tous ont payé un lourd tribut et notamment Montcaret.

Aujourd’hui, il nous appartient de nous souvenir d’eux et de faire une place dans l’histoire à ces femmes et à ces hommes.

Nous avons le devoir de rendre hommage à tous ces noms inscrits sur ces nouvelles plaques, à tous ces jeunes partis servir leur pays jusqu’en en donner leur vie.

Que l’exemple de tous ceux qui sont tombés reste dans notre mémoire.

En tant que Maire, j’estime qu’il est de mon devoir, de rappeler sans cesse le sacrifice de leur vie.

Ils ont fait la guerre pour que nous ayons la paix, à nous de la maintenir pour construire l’avenir.

Un grand merci à M. GONTIER et à tous ses membres pour leur présence et l’organisation de cette cérémonie.

Merci, pour les aides financières accordées par le Souvenir Français et par l’ONAC.

Enfin, merci à tous pour votre présence, Merci pour eux.

                                                                                                  Discours de Jean Thierry LANSADE

                                                                                                  Maire de Montcaret 

29 décembre 2018

Sardy, à Vélines

A Vélines, le château de Sardy domine la vallée de la Dordogne.

Il se dresse au bord de la falaise qui surplombe un vallon s’élargissant jusqu’à la plaine.

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Cette carte postale date des années 1900. La vigne vierge et le lierre recouvrent en partie la falaise.

La légende, « ancien château de Sardy », montre que les bâtiments étaient alors au cœur d’une exploitation agricole. Les vaches étaient mises à pacager dans le vallon. Sur le plateau, s’étendaient les vignes et les terres en blé.

Tôt matin, le paysan allait chercher les vaches, les attelait à la charrue pour travailler les terres du plateau.

C’était une forme d’agriculture archaïque. Les sources d’énergie dont disposait l’agriculteur étaient encore le vent et l’eau (pour actionner les moulins), la force animale et la force humaine.

Les agronomes de la seconde moitié du 19ème siècle recommandèrent de bien nourrir les animaux de trait, vaches et bœuf, de leur fournir une herbe grasse. Il fallait éliminer des prairies les plantes susceptibles de rendre ces animaux malades, et surtout, profiter de l’herbe des vallons, utiliser l’eau des sources pour l’arroser, jusqu’à organiser des rigoles d’irrigation. Ils résumaient leurs prescriptions en une formule : « Une herbe de qualité est le poumon de l’exploitation ».

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Le vallon

 

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La falaise. Le château est à droite.

A la campagne, la motorisation a fini par remplacer les énergies traditionnelles. Sardy est un cas particulier : aujourd’hui, en bas de la vieille demeure, les sources alimentent un grand bassin, au cœur d’un superbe jardin.

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Les jardins prêtent à la rêverie, je pense à Jean-Jacques Rousseaux et à ses belles rêveries d'un promeneur solitaire, avec pour seuls compagnons, la beauté du lieu et les odeurs changeantes au gré de la promenade.

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Il y a quelques décennies, la falaise s’est effondrée sous la partie sud du château qui domine la plaine.

Après cette catastrophe qui l’amputait, la demeure fut restaurée telle qu’on la voit de nos jours.

Ai-je tout visité ? les bâtiments, les jardins ? Je suis pris par l’ambiance, sensations variées, époques différentes de bâtiments… Il faudra des dates valides pour chaque bâtiment et pour les activités qu’ils ont abritées. A-t-on affaire à un habitat continu et depuis quelle époque ? Invasions, guerres, famines, quelles crises ont interrompu ou marqué le cours de la vie dans ce lieu ?

Il ne sera pas facile de placer le domaine de Sardy dans une perspective historique.

En 1776, Sardy fut une exploitation agricole appartenant à M. Lugaignac de Cazenave, notable de la paroisse de Vélines. Sa signature figure au bas de ce document du 3 septembre 1776.

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Il faisait partie des principaux habitants de cette paroisse au titre de son exploitation agricole.

Pour 1776, j’ignore l’étendue du domaine et, en particulier, les revenus apportés par ses productions agricoles. Mais en 1910, Sardy produisait plus de 200 barriques de vin, ce qui était exceptionnel (« Annuaire du tout Sud-Ouest, 1909-1910 », Mulo-Féret, Paris-Bordeaux, 1910, p. 179.

Est-ce suffisant pour esquisser la place de Sardy dans une perspective historique ? Il n’existe pas de typologie des exploitations agricoles en France sous l’ancien régime.

Pourtant, la situation de l’exploitation illustre un cas fréquent de cette typologie : les bâtiments et les terres voués à l’agriculture sont sur le plateau, les bâtiments, au pic de la falaise, surplombant un large vallon.

En pays foyen, après la Seconde Guerre mondiale, le plan Marshall popularisa les tracteurs. Jusqu’alors, d’expérience immémoriale on savait que les vallons donnaient la meilleure herbe, arrosée par les sources venant de la falaise ou aménagées en trous d’eau dans le vallon. Parfois, des rigoles partageaient leurs eaux dans le vallon, comme à Razac de Saussignac, en 1672, pour la « régane » des Négrauds.

Un manuel scolaire de 1892 utilisé par les élèves de l’école communale de Sainte-Foy en 1892, donne les trois sortes de prairies naturelles avant de mentionner les meilleures : « les prés secs, les prés moyens, les prés bas ou marécageux », tous médiocres. Par contre, « les prairies à deux herbes ou à deux coupes sont situées sur le bord des eaux courantes, dans le fonc des vallées, dans les plaines peu élevées. Elles donnent des produits abondants à la première récolte, et fournissent un excellent regain que l’on fauche ou que l’on fait pâturer sur place » (Barrau (Th ; H., Simples notions sur l’agriculture, nouvelle édition refondue par Gustave Heuze, Hachette, 1892, p. 95).

Cette incise est nécessaire pour constater l’association plurimillénaire des prairies de qualité, en particulier celles des vallons aux bâtiments agricoles, pour esquisser une typologie des exploitations anciennes en pays foyen.

Il existe de nombreuses exploitations dont les bâtiments surplombent un vallon, les terres agricoles entourant les bâtisses, sur le plateau, de la simple grange au village.  

Les bâtiments agricoles ont été élevés sur une couche de calcaire marin qui affleure à environ 95 mètres au-dessus du niveau de la mer.

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Cette coupe du coteau de Baby montre deux plaques de calcaire séparées par une épaisse couche de molasse (André Cayre, Ste-Foy-la-Grande et ses environs dans le passé, Laulan, Ste-Foy, 1967, p. 8 bis. Cette coupe reprend celle établie par Auguste Conil). Presque partout, les ruisseaux ont creusé des vallons et l’érosion a entassé des déblais en bas des affleurements du calcaire.

C’est une présentation rapide de l’association de trois éléments : le vallon et son herbe drue, arrosée par des ruisseaux, le socle calcaire, et la terre des plateaux ou des pentes.   

En pays foyen, des exploitations agricoles s’élèvent en bordure de la falaise, sur les socles calcaires. Les bovins pacageaient dans les vallons, les terres cultivées se trouvant sur le plateau ou dans les pentes. Les bâtiments sont très divers : grange, maison de maître avec bâtiments agricoles, hameaux, villages.

1 - Fermes édifiées sur un affleurement du calcaire marin qui culmine à 95 mètres environ au-dessus du niveau de la mer (cas de Sardy) :

Grange : le Cil du Roc à St-Quentin de Caplong. La poutre horizontale, au-dessus de l’entrée, portait la date de « 1792 », date de la construction ou d’une réfection. Cette grange a été transformée en maison d’habitation.

A Montcatret, un lieu-dit s'appelait "le Sil du Roc" Il est mentionné dans un acte notarié du 24 février 1808.

Exploitation agricole : Couin (Saint-Antoine de Breuilh). Picon à Eynesse.

Hameaux : Les Martinaux, aux Lèves. Les Beneytoux, à Razac de Saussignac. Claribès, à Gensac.

Villages : le bourg de Gensac. Peut-être celui de Vélines.

2 – Fermes bâties sur un affleurement du calcaire siliceux, à une quarantaine de mêtres au-dessus du niveau de la mer, au-dessus d’un vallon, les terres cultivées étant situées dans la pente qui domine les bâtiments :

Dans le vallon du Seignal, les domaines de Parenchères, et des Crux, commune de Ligueux, et le village de Ligueux. Grangeneuve, aux Lèves.

Cette typologie distinguera les exploitations agricoles située en bordure de rivière de celles qui sont disséminées dans les collines (nombreuses), en plaine (peu fréquentes à cause des risques d’inondation), et au bas du coteau, groupant l’ouverture sur un vallon, les terres cultivables s’étendant en plaine.

Elle sera basée sur la situation de l’exploitation, la disposition des bâtiments, leur étude (style, datation), sa surface, la nature des cultures, la localisation des bâtiments par rapport aux terres, l’existence de haies, etc.

Excepté Couin, tous les sites indiqués se trouvent sur des ruines gallo-romaines. A Sardy, aucun indice de gallo-romain n’a encore été trouvé.

Comment ouvrir cette approche structurelle de la typologie sur une perspective historique ? L’occupation du sol fut-elle constante ? En quoi le domaine de Sardy et le pays foyen ont-ils souffert de famines, de guerres, etc… Dater les grandes mutations du domaine, décrire la succession de périodes d’embellie et de crises, est le but de cette note.

Jardins de Sardy 

+33 (0)5 53 27 51 45

Fermeture annuelle du 01/10/2018 au 26/04/2019 inclus 

Saison 2019 : 
du 27/04 au 29/09 : tous les jours (y compris fériés) : 10h -18h en continu.

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25 décembre 2018

29 août 1920, inauguration du Monument aux Morts de Montcaret, discours du Maire.

La commune de Montcaret en élevant un monument à la mémoire de ses enfants, un monument rappelant les évènements de notre grande guerre, a voulu montrer à ses concitoyens toute son admiration pour les courageux soldats qui sont allés défendre le sol français contre (« les hordes allemandes » a été barré) nos terribles ennemis.

Chaque peuple comme chaque individu expie totalement ses fautes.

Dormez en paix. La gloire que vous avez acquise en mourant pour la France vous restera intacte.

La jeune génération tiendra à honneur de marcher sur vos traces dans la carrière des armes.

Si la fatalité voulait que nous eussions encore la guerre, ils iraient, comme nous, la poitrine face à l’ennemi et ils combattraient vaillamment pour la France.

Oui, dormez en paix.

Honneur à tous ces vaillants qui sont morts pour la Patrie.

Voilà les conseils que nous donnent par leur exemple ceux qui reposent ici. Voilà les sentiments que nous devons emporter en quittant ce monument et avant de partir, que nos dernières paroles soient :

Honneur à ceux que la mort a frappés à leur poste !

Salut et respect à notre drapeau.

Vive la France ! Vive l’armée !

Au nom du conseil municipal de Montcaret, j’ai dû assumer la lourde tâche de retenir pendant quelques instants la bienveillante attention de cette nombreuse assistance dont le recueillement n’a d’égal que son profond amour de la Patrie.

Quel spectacle réconfortant vous nous donnez Messieurs, en venant vous grouper, drapeaux en tête autour du monument commémoratif élevé à la mémoire de nos chers morts ou disparus.

Combien nous sentons en nous, cette fraternité vraie, cette concorde parfaite, ce respect de l’armée, cette solidarité exemplaire, qui sont la force des nations et qui sont la gloire de notre Patrie.

Nos sublimes soldats peuvent dormir en paix, du dernier sommeil, sur les champs de bataille qu’ils ont arrosé de leur sang généreux.

Nous connaissons et nous nous rappelons de leur héroïsme.

Qui oserait prétendre que les nobles sentiments qui sont la caractéristique de notre race, l’essence même du sang gaulois, s’moussent et vont disparaître en un effondrement de décadence, étouffés par des doctrines dissolvantes.

Ceux-là connaîtraient mal notre histoire faite tour à tour de triomphes et de revers, mais dont le coq gaulois finit toujours par émerger régénéré pour aller au sommet le plus proche entonner fièrement son chant de victoire.

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21 novembre 2018

Inauguration du stade de Montcaret

Sud-Ouest donna ce compte-rendu le 29 septembre 1947 :

article 29 9 1947

18 novembre 2018

L'exposition du 11 novembre 2018

Pour le 11 novembre 2018, nous avions présenté une petite exposition en deux parties, dans la salle des fêtes de Montcaret. 

1 - De la déclaration de guerre à l'armistice du 11 novembre et des conséquences de la guerre.

2 - Témoignages locaux : ouvrages, correspondances, photos prises sur le front, en particulier, une photo exceptionnelle d'une "parade d'exécution" d'un fusillé pour l'exemple, prise par un Montcarétois à Sains-en-Gohelle, en juin 1915.  

Voici le plan de l'exposition. Les documents seront présentés dans des albums portant le numéro du plan (colonne de gauche). Tous les documents sont de provenance locale.

1 – La guerre

11 -Débuts de la guerre, juillet 1914

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Excelsior, lundi 29 juin 1914, Assassinat de Sarajevo.

Le Petit Parisien, samedi 1er août 1914.

La Petite Gironde, lundi 3 août 1914, l’Allemagne adresse un ultimatum à la Belgique.

Le Petit Journal, mardi 4 août 1914. L’Allemagne déclare la guerre à la France.

Excelsior, mercredi 5 août 1914. Funérailles de Jaurès.

12 - La Grande Guerre, 870 soldats français tués chaque jour en moyenne.

Jean de Granvilliers, le Prix de l’Homme, 1914-1916, Calmann-Lévy, 1920. Dédicacé par l’auteur à Jean Morize, de Port-Sainte-Foy.

Anonyme, après trois ans de guerre, Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 1917. Offert à Ida Dupuy reçue au certificat d’études primaires le 2 juillet 1917.

 A Ida Dupuy, du Fleix, pour son certificat d'études, 2 juillet 1917

Sans défense, Flammarion, 1931, p. 48, photo dans le camp d’internement de Périgueux.

Roosevelt (Théodore), Le devoir de l’Amérique en face de la guerre, Parrin, 1917. Griffe « Auckenthaler », de Sainte-Foy, sur la page de garde.

13 - Journaux du front

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Le Mouchoir, 20 février 1916.

Le Rigolboche, 20 février 1916. Pâques 1916. 20 mai 1916.

La Roulante, 1er janvier 1917. 17 février 1917.

Gazette des Arts Déco, juin 1917.

14 - La victoire

L’intransigeant, lundi soir 11 novembre 1918. L’armistice est signé.

Lemonon (Ernest), L’Allemagne vaincue, Bossard, 1920. Dédicace de l’auteur à Charles Vergnaud, de Pineuilh.

15 - L’après-guerre

Revue des Deux Mondes ; 15 décembre 1918, p. 777 : « Une des causes profondes de notre victoire, une des raisons qui ont amené à nos côtés sur les champs de bataille nos « associés » américains, c’est que nous combattions pour une idée : le droit des peuples à disposer de leur destin ». Article anonyme.

 Panorama 3      Panorama 5   Panorama 4

Converset (colonel), Ceux qui font la guerre et ceux qui la font faire, Edition de « L’avenir social », Epone, août 1921. Cachet des Chevaliers de la Paix, groupe de Gironde et Dordogne.

Michelson Alexandre, Le problème des finances publiques après la guerre, Payot, 1919. Dédicace de l’auteur à Jean Morize, de Port-Sainte-Foy.

Demangeon et Mauco, Documents pour servir à l’étude des Etrangers dans l’agriculture française, Hermann, Paris, 1939. De la bibliothèque de Philippe Henriot.

L’annexion de l’Alsace-Lorraine et la Désannexion, Editions d’Alsace-Lorraine, 1918.

Cartes postales : 2 représentant le monument aux Morts de Saint-Avit du Moiron. 1, l’inauguration du monument aux morts de St-Quentin de Caplong.

Sandre (Thierry) et collaborateurs, Anthologie des écrivains morts à la guerre, Le Hérisson, 1926.

2 – Gens de chez nous

21 - Témoignages locaux, ouvrages

Disdet (Valmy), Autour de la Guerre, Fraysse, Ste-Foy, 1915. Né le 18 octobre 1897 à Ste-Foy, mort le 17 mars 1918 à l’hôpital n° 7 de Bordeaux de blessures de guerre. N° 16621, classe 1917, n° 1201 au bureau de Libourne.

Elie Faure, la Sainte Face, Crès, 1918. Médecin aide-major de 1ère classe, ambulance n° 1, 56e division, 6e corps d’armée. Elie Faure est né en 1873 à Sainte-Foy la Grande. Il meurt en 1937. Il est enterré aux Laurents, à Saint-Antoine de Breuilh.

Elie Faure, La Sainte Face   Photo d'Elie Faure

La Grande Guerre du XXe siècle, mensuel, N° 22 de novembre 1916, Bonne Presse. P. 596, Sur la mort de Béhanzin (fils de l’anciens roi du Dahomey). Son jeune frère (ou son fils ?) fut scolarisé à Guyenne, Port-Ste-Foy, après la guerre.

Le Feu… et la Flamme, Feuillets recueillis par le « Poilu Saint-Emilionnais », Delbrel, Bordeaux, 1918.

Le Poilu Saint-Emilionnais    Exemplaire de M. Dugos à Saint-Emilion.

Marthe Bitard-Viaud, des Lèves. De mon cœur à ton cœur, Fischbacher, Paris, 1935.

22 – Témoignages locaux, photos, correspondance

Photographie par       Jean-Roger Chaminade, de Montcaret, une vingtaine dont 2 représentent une « parade d’exécution » d’un fusillé pour l’exemple, à Sains-en-Gohelle, juin 1915 scan ci-dessous).

parade d'exécution petit sains juin 1915 (2)

Cartes postales de Lacroix, de St-Vivien, Dupont et Pauquet, de St-Antoine de Breuilh, Eva ?, de Vélines, Baraton et Lalanne de Ste-Foy, Albert, de Franc

Médailles                     

23 - Hôpitaux militaires

Léo Larguier, la jambe de bois, Floréal, sans date.

Hôpital militaire de la Croix-Rouge au Lycée Jeanson de Sailly. C. p. de Pierre Valade à sa famille, à St-Avit du Moiron.

Hôpital temporaire de Ste-Foy (actuelle chambre funéraire Lavergne).

Hôpital temporaire n’° 15 de Ste-Foy. C. p. adressée par Eva de la Rayre (Vélines) à son « bien cher mari », le 6 août 1916.

Le Petit Journal, arrivée du convalescent.

24 – Obus décorés

1 grand obus

6 obus de 75

2 très petits

2 briquets

25 – De l’information à la propagande

L’illustration

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16 novembre 2018

Déportés autour de Montcaret

Il s'agit de déportés par mesure de répression, résistants pour la plupart. Il n'y a pas de déportés par mesure de persécution, c'est-à-dire de personnes de confession juive.

Les deux frères Mélamed, réfugiés à Port-Ste-Foy et Ponchapt furent arrêtés à la frontière espagnole, déportés et assassinés à leur arrivée en camp de concentration. La famille Mélamed était originaire de Bordeaux et, à Port-Ste-Foy, ne fut pas inquiétée. André le petit dernier, fut hébergé aux Bories, à Vélines, pendant la guerre. Je vous dirai l'histoire terrible des frères aînés dans un prochain article.

Je n'ai pas cité non plus le commandant Perrot qui avait des parents à St-Vivien : il habitait à Ste-Foy où il fut arrêté.

Sur ces douze personnes déportées, trois survécurent et le cas de M. Meyran est indéterminé.

Le but de cet article est de rendre hommage à ces personnes.

 

BEAUSOLEIL Pierre, né le 12 mars 1906 à Lamothe-Montravel.

I. 206, transport parti le 27 avril 1944 de Compiègne et arrivé au KL Auschwitz-Birkenau le 30 avril 1944. Matricule 185 034. Parcous : Buchenwald, Flossenbürg. Libéré le ?, à ?.

Pierre Beausoleil faisait partie du réseau CND-Castille (cf Reix-Vircoulon p. 74 et s.).     

BLANC Léon, né le 22 septembre 1897 à Saint-Etienne de Lisse, demeurait à Bonneville-et-Saint-Avit-De Fumadière au moment de son arrestation. Arrêté le 28 novembre 1943 par la Gestapo (Reix-Vircoulon, Chronique des années de guerre en pays foyen, 1939-1945, Fanlac, 1995, p. 126).

I. 173, transport parti de Compiègne le 27 janvier 1944 et arrivé au KL Buchenwald le 29 janvier 1944. Matricule 43 665. Disparu à Dora.

Inscrit sur le monument aux Morts de Bonneville (Mémorial de la Résistance en Dordogne, p. 248).

BUISSON Eloi, né le 1er décembre 1913 à Ménesplet.

Arrêté à Bonneville, où il résidait, le 28 novembre 1943. I. 206, transport parti le 27 avril 1944 de Compiègne et arrivé au KL Auschwitz-Birkenau le 30 avril 1944. Matricule 185 190. Parcours : Buchenwald Eschershausen. Décédé en 1945 à ?

Reix-Vircoulon, p. 126. Inscrit sur le monuments aux Morts de Bonnville (Mémorial de la Résistance en Dordogne, p. 248).

DELLAC Marie-Joseph, né le 30 mai 1879 à Lamothe-Montravel.

I. 40, les déportés des prisons de la zone occupée vers celles du Reich en juin 1942. Déporté le 1er juin 1942. Parcours : prison de Kalruhe, prison d'Anrath, prison de Lübeck-Lauerhof, prison de Jauer. Libéré le 12 février à Jauer. Nacht und Nebel.

FAVEREAU Paul, né le 27 novembre 1920 à Saint-Seurin de Prats.

Il réside à Sainte-Foy la Grande. Dans l'été 1943, il est embauché à la poudrerie de Bergerac. Printemps 1944, il part pour le maquis.

Arrêté le 8 juin 1944 à Eynesse par les Allemands (Corriger, p. 30). Il est conduit à la Kommandantur locale de Castillon puis, le 9 juin, à la prison du fort du Hâ, à Bordeaux..

I. 233, transport parti de Bordeaux le 28 juin 1944 et arrivé au KL Dachau le 7 juillet 1944. Matricule 78 225. Libéré le 23 avril 1945 à Flossenbürg. Il est de retour à Saint-Foy avant le 7 juin 1945 Dans ses souvenirs, Paul Favereau écrit : "Je pesais alors 30 kg".

Paul Favereau a rédigé son témoignage, une plaquette de 19 pages, tirage ordinateur du 27 novembre 1992.

LAVENNE Louis, né le 8 mars 1922 à Saint-Méard de Gurçon.

I. 199, transport parti de Compiègne le 6 avril 1944 et arrivé au KL Mauthausen le 8 avril 1944. Matricule 62 665. Parcours : Linz. Décédé le 10 juillet 1944 à Mauthausen ou Lonz.

MANGES Pierre, né le 25 juillet 1914 à Nancy.

Résidant à Perreau, commune de Saint-Michel de Montaigne. Résistant, de novembre 1942 à mars 1943, il opère à partir de Perreau. Arrêté le 30 octobre 1943 à Saint-Raphaël.

Déporté dans le transport parti le 4 juin 1944 de Compiègne et arrivé le 7 juin 1944 au KL Neuengamme. Matricule ? Décédé le 3 (?) avril 1945 à Neuengamme.

MAZEAU Albert, né le 7 février 1915 à Pessac-sur-Dordogne.

I. 169. Transport parti de Paris, gare de l'Est, le 10 janvier 1944 et arrivé à Sarrebruck (camp de Neue Bremm) le 11 janvier 1944. Matricule 22 190 (Buchenwald). Parcours : Neuengamme. Décédé le 9 mars 1945 à Ellrich. Nacht und Nebel.

MEYRAN, résidant à Bonneville et Saint-Avit-de-Fumadières.

Il fit partie des quatre personnes arrêtées à Bonneville, d'après le témoignage de Charles Moze. Il ne figure pas dans le "Livre-Mémorial des déportés de France", ni sur le monument aux Morts de la commune.

MONRIBOT Georges, né le 23 mars 1911 à Lamothe-Montravel.

III. 10, déportés arrêtés sur le territoire du IIIe Reich (hors Alsace-Moselle) et internés au KG Flossenbürg. Matricule 28 942. Parcours : Graz, Flossenbürg (Zwickau). Décédé le 25 février 1945 à Zwickau.

ORLIAC Georges, né le 17 septembre 1910 à Montpeyroux.

I. 172, transport parti de Compiègne le 22 janvier 1944 et arrivé au KL Buchenwald le 24 janvier 1944. Matricule 41 779. Parcours : Mauthausen. Décédé le 24 avril 1945.

PECOU Georges, né le 22 juillet 1907 à Saint-Martin de Gurçon.

I. 206, transport parti de Compiègne le 27 avril 1944 et arrivé le 30 avril au KL Auschwitz-Birkenau. Matricule 186 190. Décédé en 1944 à Flossenbürg.

 

Autres ouvrages utilisés :

 

bibl                      corri

 

 

15 novembre 2018

Le cahier de poésies d'Emma Tauziac

Jadis, j’avais animé un séminaire à la faculté de Bordeaux III sur le thème des « Poésies académiques et populaires en Pays foyen aux 19ème et 20ème siècles ». De 1850 à 1950, environ, beaucoup de jeunes gens et de jeunes filles remplirent des recueils avec des poèmes de grands auteurs. C’était l’un des aspects que j’avais présentés. Ces recueils de poèmes furent à la mode dans la France entière et celui d’Emma Tauziac participe à cet immense mouvement que l’on retrouve, avec les mêmes caractères, dans l’essor et la propagation de l’image ou des herbiers[1] : il s’agissait d’appréhender des types de réalité, émotions, sentiments, pensées, avec leurs valeurs exemplaires ou morales, voire utilitaires et esthétiques dans le cas des plantes. Appréhender, distinguer, définir et classer marquaient une méthode de connaissance, un sens de la vie.

J’ai feuilleté avec soin le recueil de poésies compilées par Emma Tauziac, et je l’ai paginé au crayon à papier. Cette note présente les points suivants :

1 - L’époque et le contexte de la rédaction du recueil.

2 - Les auteurs et les thèmes.

3 - Les illustrations.

4 – L’histoire de trois feuillets volants. 

 

1 – Epoque et contexte de la rédaction du recueil.

Plusieurs poèmes sont datés. Page 3, voici la date du 5 janvier 1920. Le 17 décembre 1921 est la date ultime. Pendant ces deux ans, Emma a utilisé un peu plus de 150 pages sur les 250 que contient son cahier. Elle suivait alors les cours de l’Ecole normale d’Institutrices de Périgueux, c’est du moins le texte imprimé sur la première de couverture du cahier, dans un écu posé sur une palme. Des indices le confirment : Page 48, une amie d’Emma prénommée Sylphe, écrit en marge d’un poème : « souvenir de notre 1ère année ». La page 65 marque un passage important. Elle porte en effet une seule mention : IIIe année ». La date du 9 mai 1921 figure quelques pages avant et celle du 3 octobre 1921 quelques pages après (pages 62 et 67).  Pourtant, une mention de la seconde année d’études figure page 150, bien après celle de la 3ème année.

Je n’aborderai pas le thème de la chronologie du recueil. Constatons que ces données correspondent au cursus scolaire suivant :

1ère année :     1919-1920

2ème année :    1920-1921

3ème année :    1921-1922

Démarche habituelle, plusieurs condisciples d’Emma ont écrit quelques mots affectueux en marge d’un poème : en classe, ou dans la chambrée du régiment, nombreux étaient les jeunes filles et les jeunes gens qui rédigeaient ces sortes de recueils qu’ils faisaient parapher par leurs proches.

La confection du recueil procédait d’un élan collectif, le recueil donnant un choix personnel de poèmes, quitte à recopier sur le cahier d’un autre le poème que l’on avait apprécié.

Il s’agissait d’une démarche propre à la jeunesse découvrant les joies espérées et aussi les contraintes du statut d’adulte : vie professionnelle, mariage, famille, constitution d’un patrimoine, acquisition d’une place sociale, etc. A cet égard, le recueil de poème marque un rite de passage de l’adolescence au monde adulte. Et encore, il faudrait nuancer cette affirmation. Jusqu’à la dernière guerre mondiale, du moins en pays foyen, les jeunes adultes n’acquéraient voix délibérative qu’à partir de la quarantaine, pour employer une métaphore, c’est-à-dire quand ils avaient montré à tous leur bonne gestion de père de famille, dans leur vie professionnelle et dans leur vie privée.

2 – les auteurs et les thèmes.

Emma n’a écrit aucun poème de sa composition. Elle a noté telles œuvres d’auteurs qui connurent le succès de leur vivant et furent en grande partie oubliés dans les années 1920, d’autres à la célébrité inaltérable, et enfin, d’auteurs contemporains de la confection du recueil. Citons Victor Hugo, François-René de Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Leconte de Lisle, Jean Moréas, Emile Verhaeren, Paul Bourget, Pierre Louÿs, etc. Des auteurs qui marquèrent la littérature française ne figurent pas, par exemple, Stéphane Mallarmé et Paul Valéry.

Le choix est conventionnel, socialement recevable, pour employer une locution actuelle épouvantable, ainsi, les textes choisis dans l’œuvre de Pierre Louÿs. Au fil des pages et des mois, les thèmes passent de sentiments éthérés et de situations parfois dramatiques à la plénitude et aux avatars d’un amour tant attendu. Les quatre derniers poèmes en donnent l’exemple : le « Double Amour », « l’Epousée » de Sully Prud’homme, « Destinées » d’Albert Samain et l’extrait d’un poème d’Emile Verhaeren provenant de son recueil, « les Heures Claires » (pages 151 à 158).

Cependant, la réalité tonne dans ces aspirations : dans une carte de vœux de bonne année, une de ses amies annonce à Emma que ses fiançailles sont rompues et qu’elle ne parvient pas à s’en remettre…

3 – Les illustrations.

Peu d’illustrations ouvrent de larges perspectives. Le cahier s’ouvre par 7 illustrations, presque à chaque page. On les croirait venir d’un album confectionné à la fin du 19ème siècle. La Grande Guerre a liquidé la Belle Epoque et moissonné sa jeunesse masculine, mais subsistent des repères esthétiques et agréables, pour ne pas dire confortables. Voici des fleurs, rose, pensée, œillets, finement gouachées ; des chrysanthèmes et le lettrage de deux titres, « Soir » et « A ma mère », ont été repris dans des revues de broderie. Page 13, Emma a utilisé une technique au résultat pataud : un nuage d’encre violette entoure une silhouette de fleur. Elle n’a pas recommencé…

A partir de la page 17, les illustrations se font rares. Quelques plantes séchées, placées en marge des textes, illustre la mode des herbiers répandue par les programmes scolaires et les flores de Bonnier et Layens. La petite photo d’un tableau (page 85) et un joli chromo ovale représentant un paysage enneigé (page 86), par leur rareté, montrent que seul compte le texte. Cependant, une petite photo d’un jet d’eau, devant une grange aménagée en serre, a peut-être été prise chez Emma, à Lamothe-Montravel.

Entre les pages 134 et 135, on trouve la photo d’une jeune femme assise sur un muret, la plaine s’étend jusqu’à l’épaulement des collines. La photo ne porte pas d’annotation et représente probablement Emma.

4 – L’histoire de trois feuillets volants.

Au sortir de l’Ecole Normale, Emma prit un poste d’institutrice. Elle épousa M. Jammes. Je tiens ces renseignements de sa belle-fille, car Emma referma le cahier qui avait accompagné son accession à la vie d’adulte. Peut-être Emma avait-elle mémorisé plusieurs poèmes qu’elle fit découvrir, étudier et apprendre par cœur à ses élèves.

En 1968, un homme rencontré chez des amis communs lui fit parvenir trois feuillets de vers sur le thème de l’amoureux transi, 24 quatrains commençant par ce même vers :

« Ne le dis à personne, le nom de ta bien-aimée ! »

Deux annotations de l’auteur anonyme donnent le contexte : « Ecrit pendant la nuit d’un dimanche où j’avais rencontré une dame chez des amis communs, 12 février 1968, Le Fleix ». Et : « Dédié à Madame Jammes, institutrice quelque part à Montcaret, J. P. ». Au crayon à papier, l’intermédiaire qui transmit cette pièce de vers à Emma écrivit : « Oublié de vous remettre des feuillets. Je vous donnerai la lettre directement, A. D. ».

C’était exprimer un peu tard et dans un style assez maladroit les émois de la jeunesse, et pourquoi pas ?

En femme d’ordre et de raison, Emma plaça les trois feuillets à la fin de son recueil de poèmes. Ils y avaient leur place. Et elle referma son recueil de poèmes qu’elle conserva jusqu’à la fin de sa vie.

La petite fille d’Emma Tauziac m’avait prêté ce cahier. Je lui ai rendu rapidement sans faire de photos. Impossible, donc, d’illustrer cet article.

Les jeunes gens faisaient aussi volontiers des cahiers de poèmes et d’historiettes. Ils préféraient des textes coquins, parfois très crus, surtout quand ils furent militaires, alors que les jeunes filles s’en tiennent aux grands épanchements de sentiments.  

Je vous parlerai sans tarder de ces cahiers faits par des jeunes gens, un article illustré.

[1] A partir des années 1930, le cinéma parlant répand intérêt et fascination pour des vedettes, et des jeunes filles constituent des recueils de photos de leurs actrices et acteurs préférés.  Cette mode s’étiole pendant la Seconde Guerre mondiale.

12 novembre 2018

Cérémonies du 11 novembre à Montcaret

Notre ami Jacques Berthet nous donne ce compte-rendu des cérémonies :

La cérémonie du 11 Novembre a débuté à 10h30 au monument aux morts. Environ 70 personnnes ont assité à cette commémoration du centenaire de l'armistice 1918 qui marquait la fin des combats de la 1ère guerre mondiale.
Après lecture par le maire Thierry Lansade des lettres officielles émanant de la Préfecture et de la Présidence de la République, et la Marseillaise chantée par le public, les cloches de l'église St Pierre ont résonné à la volée comme dans tous les villages de France. Le maire a ensuite invité le public a descendre en mairie pour assister à la plantation d'un arbre de la liberté.

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La cérémonie s'est terminée à la salle des fêtes par un verre de l'amitié et le président des Amis de Montcaret, Jean Vircoulon, a présenté une exposition de photos, cartes, divers objets et documents retraçant l'histoire de cette tragédie.

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